• 26 mars 2016

  • à partir de 20:30

  • 15€

Life is a bathroom and I am a boat

Tarifs :
Tarif plein : 15€
Tarif jeune (moins de 16 ans) : 13€

« Je suis un naufrage grandiose. Dans ma traversée du siècle, j’ai tutoyé les plus grands et flirté avec l’impensable. Né d’une mère montreuse de serpent et d’un père danseur étoile, mon nom est Igor de la Cuesta y Villasalero Bukowski, et voici mon histoire… »

Il a inspiré à Fitzgerald Gatsby le Magnifique, soufflé à l’oreille de Churchill l’idée d’une coalition internationale, offert à Anne Frank son livre d’autographe… Dandy échappé d’une chanson du quatuor post-yéyé La Position du Tireur Couché («élégant, distingué, séduisant, cultivé», il a un faible pour les femmes mariées) Igor de la Cuesta fut de toutes les grandes entreprises artistiques et politiques du XXe siècle. Mais l’Histoire n’a pas retenu son nom, forcée à l’oubli par la rancœur de maris jaloux et l’invraisemblance de son parcours, succession de naufrages dont il fut systématiquement l’un des rares survivants.

C’est du moins ce qu’il raconte, en toute fausse modestie et avec la complicité de Boris, son fidèle claviériste attifé comme un amuseur de croisière, dans Life is a bathroom and I am a boat. Un spectacle étonnant, à mi-chemin du tour de chant made in Broadway (de Cheek to Cheek à Fly Me to the Moon en passant par un mashed potatoes avec Michel Debré) et de l’aparté mythomane, qu’Ivan Gouillon, improvisateur d’expérience et présentateur à rouflaquettes bien connu des habitués du Lavoir Public, interprète d’une belle voix de stentor et avec une théâtralité irrésistiblement châtiée – à l’instar d’un Cédric Marchal.

Il se révèle surtout un raconteur hors pair, reconstituant en quelques gestes et descriptions d’une grande précision des ambiances révolues mais qui ne cessent de fasciner, de la touffeur de Saïgon à la volupté du paquebot France. Intrinsèquement drolatique (et in fine assez pathétique, dans le bon sens du terme), son numéro de chanteur de salle de bain se rêvant crooner nautique y gagne une amplitude rare dans le domaine du café-théâtre. Mais en est-ce encore ?

Benjamin Mialot pour le Petit Bulletin

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